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Sport et Asthme

publié le 31/03/2010 | par arcaa

La pratique de l’exercice est recommandée à toute personne et aux asthmatiques aussi, mais l’asthme est-il améliorable par l’effort ? Peut-il être provoqué par l’effort ? est-il dangereux à l’effort ? Les mécanismes déclenchant l’asthme sont-ils connus en cette circonstance ?

Les moyens diagnostiques et thérapeutiques seront examinés ainsi que quelques éléments de réglementation pour les sportifs de haut niveau.

Comment obtenir une Amélioration ?

La qualité de vie de l’asthmatique est améliorable par l’augmentation de la tolérance à l’exercice mais cela ne modifie en rien les épreuves fonctionnelles respiratoires ou l’hyper-réactivité bronchique.

L’entraînement de l’asthmatique vise à améliorer sa qualité de vie par sa participation aux activités sportives, et aussi améliorer la performance et la tolérance (amélioration de la gène à l’effort et donc de l’oxygénation), diminution de l’hyperpnée et du bronchospasme.

Les effets mesurables de l’entraînement sont la diminution des symptômes et du recours aux soins d’urgence, l’amélioration de la VO2 max et du seuil anaérobie , mais par contre on ne peut pas mesurer de changements des Epreuves fonctionnelles respiratoires et pas de changements de l’hyper réactivité bronchique

Les études sur les sportifs de haut niveau ont montré une grande fréquence de l’asthme, ceci étant lié à l’intensité et à la durée de l’entrainement hebdomadaire, au type de sport pratiqué (endurance), aux circonstances dans lesquelles il est fait (froid). Certaines études ont mis en évidence chez les cyclistes un asthme jusqu’à 5O % des participants et dans le ski de fond jusqu’à 6O %. Cela ne paraît pas modifier les performances des asthmatiques par rapport à celles des non-asthmatiques.

Selon le type de sport les résultats sont différents :

– Hivernal et de fond : skieurs de fond, jusqu’à 60 %, Patinage, ski, jusqu’à 25 %, Hockey, jusqu’à 14%

– Non hivernal : endurance>natation>vitesse Cyclisme 50 %, Natation 29 %, Aviron, course 25%, Athlétisme 18 %

Asthme et performance de haut niveau

Dans la sélection du XV de France 2000 : bilan ++

► 38 % ont une rhinite allergique

► 23 % ont un asthme

► 62 % sont atopiques

La consommation de beta+ (Salbutamol) en 20 ans a triplé passant de 2 à 6%, et à niveau élevé : risque élevé

Le rôle de la durée de l’entraînement est important

– x 2 si > 20 h par semaine

– pas de risque si niveau régional

La rhinite allergique est également fréquente de même que la rhinite atopique.

L’asthme peut être dangereux à l’effort et est responsable de décès de façon peu fréquente. Entre 1993 et 2000 aux USA 61 décès ont été attribués à un asthme à l’exercice survenu particulièrement entre 10 et 20 ans. Plusieurs types de sports pouvaient être mis en cause : Basket: 21 %, Athlétisme : 12 %, Gymnastique : 10 %, Foot US : 8 %, Natation : 3%

Le mécanisme de l’asthme d’effort est rattaché à l’hyperventilation en air sec qui déshydrate les bronches et active les cellules bronchiques et les médiateurs

Le rôle du milieu est primordial car piscine et chlore sont des lieux de pollution et d’allergènes

Les moyens diagnostiques reposent : sur le diagnostic d’asthme connu en dehors de l’effort et les tests aux BETA + ; s’il s’agit uniquement d’un asthme induit par l’effort, le diagnostic est plus difficile, la symptomatologie est souvent moins évocatrice et on doit avoir recours à des tests de provocation, surtout s’il s’agit de sportifs s’engageant dans des compétitions et pouvant être soumis à des contrôles de dopage. Il y a des règles bien établies sur ce plan qu’il faut impérativement respecter. Hors compétition, notamment chez les jeunes en sport de loisir la conduite diagnostique peut être différente.

Parmi les divers moyens thérapeutiques : l’échauffement de 15 minutes à 60 % de la VO2 max, avec progression, et respiration nasale c un asthmatique sur deux a une période réfractaire pendant 02 h après un effort;

Et bien sur les traitements préventifs du bronchospasme ; Il faut traiter la rhinite et/ou traitement habituel de l’asthme : Le traitement du bronchospasme :

– Par Béta 2 avant : si Courte durée 2-3 h ou longue durée 8 h

– Antileucotriènes

– Traitement de fond

Orienter le choix du sport reste l’attitude la plus logique

– Selon allergies, rhinite… pas de Cheval, ni judo: intérieur; ni pollens: extérieur, saisons, régions

– Selon réglementation: plongée sous marine

► sont exclus: >6 crises légères/an, AIE,A au froid ,nécessité d’un traitement de fond, antécédents de crise grave

► Et courbe V°/V normale, VEMS normal, Tiffeneau. normal, DEMM>75%, test béta 2 négatif

Il est important de voir avec les médecins la façon précise de connaitre les produits réglementés pour les sportifs de haut-niveau.

Connaître les produits réglementés

► Bêtamimétiques : inhalés et avec preuves, de même pour les corticoïdes

► théophylline

► Antihistaminiques

► Antileucotriènes

Et en fait en pratique quotidienne

► Rester simple et de bon sens,

► Y penser, confirmer le diagnostic, éliminer autre cause thoracique

► Conseils, contact avec encadrement, orientation éventuelle,

► Recours aux traitements efficaces,

Permettent la reprise des activités, si souhaitée ….L’asthme n’est pas du tout une contre indication à la pratique des sports , avec jugement et entrainement

En 4 points :

– l’asthme est une maladie liée à une inflammation chronique des bronches, en cas de crise le diamètre des bronches se rétrécit et l’air passe mal.

– La personne ressent des difficultés à respirer, tousse, siffle, aussi bien la nuit que le jour ;

– Par contre en cas de crise, le sifflement est intense et peut durer de quelques minutes à quelques heures , il peut y avoir urgence, il faut faire attention.

– il survient parfois quelques minutes après l’arrêt d’un effort physique soutenu ou violent un « asthme d’effort », c’est une forme de la maladie

La piscine ?

Le chlore détruit les micro organismes (bactéries, virus…) et au contact des nageurs, de la transpiration, des urines, des produits cosmétiques, se transforme en « chloramines » responsables d’irritations. Que la piscine soit couverte ou ouverte, il n’y a pas de différence.

La natation est un excellent sport pour les asthmatiques car, grâce à l’air humide, les bronches ont moins tendance à se contracter, donc moins de crises

Le petit plus ? : choisir une piscine désinfectée sans chlore mais au brome, au cuivre ou à l’ozone

La piscine d’eau de mer est idéale !

Par contre ne pas oublier de se doucher avant et après la baignade , bien se savonner , porter un bonnet de bains sans latex, et ……..ne pas oublier de faire passer les enfants aux toilettes !

La mer ?

Une température supérieure à 20° est préférable pour les asthmatiques, une eau trop froide pouvant déclencher une crise

A la mer on peut tout faire, si l’asthme est bien contrôlé ! Le sport devient bénéfique que ce soit la natation, la planche à voile, la voile, le ski nautique

La plongée ?

Avec bouteilles, c’’est le seul sport contre indiqué si on a de l’asthme ; cependant en cas d’asthme léger bien contrôlé, vous pourrez peut être plonger ….

Le petit plus ?

– Consulter un médecin pneumologue ou un médecin de sport de la FFESS (fédération française d’études et de sports sous marins)

– Ne descendez pas plus profond que 10m afin de pouvoir remonter sans palier en cas de besoin

– Ayez votre traitement de secours à proximité dans le bateau ou sur la plage

L’asthme et la rhinite ?

Jusqu’à 8 asthmatiques sur 10 ont une rhinite allergique associée, ce sont deux manifestations de l’allergie, la rhinite peut aggraver l’asthme il faut traiter les deux en même temps ;

A la mer, le sel de l’eau améliore la rhinite allergique.

4 fois moins d’asthme et 2 fois moins de rhinite allergique en piscine désinfectée sans chlore

Le petit plus des maitres nageurs de vacances ou ….de toujours ?

Travailler en piscine désinfectée sans chlore (système cuivre et argent, ozone ou brome, ou piscine d’eau de mer)

Si ce n’est pas possible, demander un bon contrôle de la concentration en chlore, un bon contrôle de la température de l’eau, de l’air et une bonne ventilation

Dr Françoise LEPRINCE Allergologue exclusive – Membre du comité de rédaction de l’ARCAA – Association de Recherche Clinique en Allergologie et en Asthmologie.

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