Mon attention a été attirée sur les taux d’inhalation des personnes en surpoids par rapport aux personnes de poids normal. Il s’agit d’une étude menée à l’Université de Montréal (Brochu P., Bouchard M., Haddad S. (2014) Physiological daily inhalation rates for health risk assessment in overweight/obese children, adults, and elderly. Risk analysis. 34(3), 567-82) qui a analysé les données provenant de 1 069 participants âgés de 5 à 96 ans,
Mon attention a été attirée sur les taux d’inhalation des personnes en surpoids par rapport aux personnes de poids normal. Il s’agit d’une étude menée à l’Université de Montréal (Brochu P., Bouchard M., Haddad S. (2014) Physiological daily inhalation rates for health risk assessment in overweight/obese children, adults, and elderly. Risk analysis. 34(3), 567-82) qui a analysé les données provenant de 1 069 participants âgés de 5 à 96 ans, comparées avec les données collectées auprès de 902 personnes de poids normal. Les taux d’inhalation ont été déterminés en utilisant les mesures des taux d’élimination dans l’urine de doses ingérées de traceurs (deutérium et oxygène lourd) chez les participants vaquant librement à leurs occupations.
Les résultats montrent que les personnes obèses de grade 2 sont celles qui affichent le plus haut taux moyen d’inhalation d’air, soit 24,6 m3 par jour ou près de 50 % de plus qu’un adulte de poids normal (8,2 m3 à 16,4 m3). La situation est également plus critique chez les enfants en surpoids, pour qui les taux quotidiens d’inhalation sont supérieurs de 10 à 24 % à ceux des jeunes de poids normal.
Par rapport à des athlètes de haut niveau, les données montrent que le besoin d’oxygène est plus grand avec le surpoids. La moitié de la cohorte des obèses de type 2 respiraient de 24,6 à 55 m3 tous les jours. Par comparaison, une personne qui escalade l’Everest a besoin en moyenne de 19,8 m3 d’air par jour, un skieur de fond en compétition, 41,2 m3, et un cycliste du tour de France, 45,9 m3 d’air en moyenne, pendant les 21 jours de course.
Cette étude nous montre que les personnes en surpoids respirent quotidiennement jusqu’à 7 à 50 % plus d’air qu’une personne de poids normal ou un athlète de haut niveau et que ce volume respiratoire supérieur les exposerait davantage aux polluants de l’air et, potentiellement, au risque d’asthme et d’autres maladies pulmonaires.
Il serait important que les personnes en surpoids soient informées de ces risques lors des épisodes de pollution de l’air ambiant et soient intégrées aux personnes vulnérables et sensibles qui sont destinataires des messages sanitaires (Haut Conseil de la santé publique. Avis relatif aux messages sanitaires à diffuser lors d’épisodes de pollution de l’air ambiant par les particules, l’ozone, le dioxyde d’azote et/ou le dioxyde de soufre. 15 novembre 2013). De même, il serait justifié que les personnes en surpoids s’identifient comme « personnes vulnérables » ou que leur entourage en prenne conscience. Aussi, ces « personnes vulnérables » participeraient, à leur échelle, à réduire leur exposition quotidienne aux émissions polluantes. Les professionnels de santé ont un rôle à jouer dans cette information.