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Nouvelles normes OMS des polluants atmosphériques : 800 décès évités en Île-de-France !

publié le 12/04/2022 | par Fabien Squinazi

Les bénéfices sur la mortalité d’une amélioration de la qualité de l’air tendant vers les récentes recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ont été quantifiés par l’Observatoire de la santé d’Île-de-France, en association avec AIRPARIF, selon des évaluations quantitatives de l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique (EQIS), publiées en février 2022.

Entre 2010 et 2019, le nombre annuel de décès attribuables à l’exposition prolongée aux particules fines PM2,5 est passé de 10 350 à 6 220 soit une baisse de 40 %. Cela représente un gain brut moyen d’espérance de vie de près de huit mois. La part de décès attribuables est passée de 16,5 % à 9 %. Par ailleurs, le nombre de décès en lien avec l’exposition prolongée au dioxyde d’azote (NO2) est passé de 4520 à 3680 soit une baisse de près de 19 %, ce qui représente un gain brut moyen de deux mois d’espérance de vie. Tous les territoires d’Île-de-France ont bénéficié de cette amélioration avec des bénéfices particulièrement marqués à Paris où le gain brut d’espérance de vie s’élève à près de dix mois.

Si les niveaux moyens annuels de PM2,5 observés sur la période 2017 – 2019 étaient ramenés au niveau de référence fixé par l’OMS (5 µg/m3), de l’ordre de 6200 décès pourraient être évités en Île-de-France, soit près d’un décès sur dix (9%), ce qui représenterait un gain moyen d’espérance de vie de près de huit mois. De même, si les niveaux moyens annuels de NO2 observés en 2019 étaient ramenés aux niveaux recommandés par l’OMS (10 µg/m3), environ 2350 décès pourraient être évités dans la région, cela représenterait environ 3,4 % des décès observés et un gain moyen d’espérance de vie de près de 2,7 mois. Ces deux résultats ne peuvent pas être directement additionnés car une partie des décès liés à ces expositions se recoupent. En effet, les risques relatifs (RR) établis dans les études épidémiologiques ne permettent pas d’isoler l’effet propre du polluant considéré mais estiment aussi une partie des effets d’autres polluants émis par des sources communes. A l’heure actuelle, il n’y a pas de consensus pour dire en quelle proportion ces effets se recoupent. De plus, si les niveaux moyens annuels d’ozone (O3) observés actuellement étaient ramenés aux niveaux recommandés par l’OMS (60 µg/m3), de l’ordre de 1700 décès pourraient être évités en Île-de-France, soit 2,4 % des décès observés avec un gain moyen d’espérance de vie de près de 2,2 mois.

Ces chiffres conséquents inscrivent la lutte contre la pollution atmosphérique comme une mesure de santé publique particulièrement pertinente et efficace à poursuivre et à renforcer. Et pourtant… devant l’opposition de certains maires relayant le mécontentement de leurs administrés, la Métropole du Grand Paris vient de repousser à 2023 la prochaine étape (initialement prévue en juillet 2022) du déploiement de sa zone à faibles émissions mobilité (ZFEm), c’est-à-dire l’interdiction des véhicules avec l’étiquette Crit’AIR 3, soit environ un million de véhicules essence immatriculés avant 2006 et de véhicules diesel vieux de plus de onze ans…

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