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Niveau de CO2 dans l’air : une hausse de 50% par rapport à l’ère pré-industrielle

publié le 10/10/2022 | par Fabien Squinazi

Le CO2 est un gaz à effet de serre qui a pour effet d’emprisonner la chaleur, causant progressivement un réchauffement de la planète. Il persiste dans l’atmosphère et les océans durant des milliers d’années. Avant la révolution industrielle, le niveau de CO2 se maintenait de façon constante autour de 280 parties par million (ppm), et ce durant les quelque 6000 années de civilisation humaine l’ayant précédée. Au mois de mai 2022, les mesures, effectuées à l’observatoire de Mauna Loa à Hawaï, situé en hauteur sur un volcan pour ne pas être influencé par une pollution locale, ont montré que la barre des 420 ppm a été franchie. En mai 2021, ce taux était de 419 ppm, et en 2020, de 417 ppm. Le mois de mai est généralement celui qui enregistre un taux de CO2 le plus élevé chaque année. Selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), le niveau atteint aujourd’hui « est comparableà ce qu’il était il y a entre 4,1 et 4,5 millions d’années lorsque les  niveaux de CO2 étaient proches ou au-dessus des 400 ppm ».

Ce réchauffement climatique entraîne déjà des conséquences dramatiques, dont la multiplication de vagues de chaleur, de sécheresses, d’incendies ou d’inondations. Les activités humaines, notamment la production d’électricité à l’aide d’énergies fossiles, les transports, la déforestation ou l’industrialisation, sont les responsables clairs de ce niveau plus élevé de CO2.   « Le CO2 est à des niveaux que notre espèce n’a jamais connus par le passé – et ça n’est pas nouveau ! » a commenté Pieter Tans, scientifique auprès de la NOAA. « Nous le savons depuis un demi-siècle et avons échoué à faire quoi que soit de significatif. Que nous faudra-t-il pour nous réveiller ? ».

Réunis en séance plénière au Parlement à Strasbourg pour l’examen du « pacte vert pour l’Europe », les 705 députés des 27 États membres de l’Union européenne ont adopté, le 8 juin 2022, un texte qui prévoit notamment l’interdiction aux concessionnaires automobiles de vendre des voitures et des camionnettes neuves à moteurs thermiques d’ici 2035. Ce vote programme la fin du moteur à explosion qui aura marqué une histoire de cent cinquante ans. En dehors d’une niche réservée aux voitures de luxe, plus aucun moteur à essence ou diesel ne sera autorisé, ni même aucune motorisation hybride, à gaz (GPL, GNV), à agrocarburant (éthanol, agrodiesel) ou à carburant de synthèse. Dans treize ans, en Europe, ne pourront faire l’objet d’une première immatriculation que des véhicules émettant zéro CO2 lors de leur utilisation, de fait des voitures électriques ou à hydrogène. Le règlement prévoit une baisse des émissions de CO2 (par rapport à 2021) de 15 % en 2025, puis de 55 % en 2030 et enfin de 100 % en 2035.

Dès 2019, le projet global, aussi appelé « Green Deal », présenté par la Commission européenne, avait l’ambition de réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre d’au moins 50 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990. La proposition de Bruxelles de réduire à zéro les émissions des automobiles neuves à partir de 2035 avait été fortement débattue, les véhicules électriques à batteries devenant de facto les seuls commercialisés. La France, troisième pays producteur d’automobiles de l’UE après l’Allemagne et l’Espagne, s’était immédiatement déclarée contre ce projet, les véhicules thermiques représentant encore une large majorité des ventes dans l’Hexagone. En 2021, la France ne comptait en effet que 9,8 % de véhicules totalement électriques parmi les nouvelles immatriculations de voitures particulières.

Les représentants de la filière automobile disent s’inquiéter pour le tissu économique local. Sur les 780 000 salariés – 280 000 dans l’industrie, 500 000 dans les services – que compte le secteur automobile en France, 150 000 seraient, selon la Plate-forme automobile (PFA) qui fédère les entreprises du secteur, menacés d’être privés de leur travail par l’électrification, soit près de 20 % des emplois…

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