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Point de vue du Président du collège interdisciplinaire SEIQA

Le bénéfice sanitaire du confinement sur la qualité de l’air et le changement climatique

publié le 13/05/2020 | par Fabien Squinazi

Plus de la moitié de la population mondiale vit confinée à cause de la pandémie de Covid-19. Ces mesures de confinement généralisé contre la propagation du virus ont conduit à un ralentissement massif de l’économie européenne, ce qui a eu et aura des conséquences fâcheuses sur nos activités.

Mais elle a permis de réduire de 40 % la production d’électricité venant du charbon et la consommation de pétrole de près d’un tiers. Le résultat en a été immédiat sur la pollution de l’air. Les concentrations de dioxyde d’azote (NO2) et des particules fines PM2,5 ont diminué de 37 % et de 10 % respectivement, selon l’étude publiée le 30 avril par le Centre de recherche sur l’énergie et l’air (CREA). En Chine, le NO2 et les PM2,5 ont baissé de 45 % et 40 % pendant la période la plus stricte de confinement. L’analyse de l’impact sur la santé a pris en compte les conditions météorologiques, les émissions et les données disponibles. Les pays qui devraient compter le plus de morts évitées sont l’Allemagne (avec une projection de 2 083 décès évités), le Royaume Uni (1 752), l’Italie (1 490) la France (1 230) et l’Espagne (1 081). Cette amélioration de la qualité de l’air pourrait aussi éviter d’autres impacts sanitaires, notamment 6 000 nouveaux cas d’asthme chez les enfants et 1 900 passages aux urgences pour des crises d’asthme.

L’Agence Internationale de l’Energie (AIE), dans un rapport publié le 30 avril, a annoncé une baisse record des émissions de CO2 dans le monde pour cette année 2020 : une quantité estimée à 2,6 milliards de tonnes en moins grâce au confinement. Moins 8 % par rapport à l’an passé. Parallèlement, les énergies renouvelables moins polluantes, comme l’éolien, le solaire photovoltaïque ou l’hydroélectricité, ont progressé pour atteindre 40 % de la production mondiale d’électricité cette année. 2020 pourrait donc marquer un tournant dans la transition énergétique.

Allons-nous tirer les leçons de cette expérience inédite pour relancer une économie plus verte et bénéficier de ce que nous avons connu ces dernières semaines comme prémices d’un monde nouveau ou allons-nous assister à une forte reprise des émissions à mesure que les conditions économiques s’amélioreront à partir du 11 mai, date décidée par les pouvoirs publics pour la levée progressive du confinement ? Nous le saurons bientôt sauf si un rebond de l’épidémie nous en empêche…

Mais déjà, nous entendons que les voitures circuleront plus qu’avant car elles sont comprises comme un bouclier pour se protéger de la transmission du virus ! Déjà, avant la réouverture des écoles, des bureaux et des commerces inoccupés depuis la mi-mars, on inonde inutilement les locaux d’eau de Javel l qui se retrouve dans les eaux usées et perturbe le fonctionnement des stations d’épuration , tout en créant une pénurie de ce désinfectant ! Aors que le virus potentiel présent sur les surfaces a déjà rendu l’âme depuis longtemps ! Mais nous devons rassurer et nous rassurer !

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