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La qualité de l’air au domicile des personnes vulnérables: un enjeu de sanitaire majeur

publié le 12/12/2018 | par arcaa

Les personnes vulnérables ont été définies par le Haut Conseil de Santé Publique dans son avis du 15 novembre 2013 relatif aux messages sanitaires à diffuser lors d’épisodes de pollution de l’air ambiant. On entend par personnes vulnérables, les femmes enceintes, les nourrissons et les enfants de moins de 5 ans, les personnes de plus de 65 ans, les sujets asthmatiques, souffrant de pathologies cardiovasculaires, insuffisants cardiaques ou respiratoires. La qualité de l’air intérieur est en enjeu sanitaire majeur pour ces personnes vulnérables en raison de leur fragilité face à une exposition à de très nombreuses substances chimiques et particules fines, associée à un temps passé dans les environnements clos, évalué en moyenne à 70 % à 90 % et à 50 %, voire plus, au domicile.

Les messages de prévention reposent sur quatre principes de base : réduire les émissions à l’intérieur du domicile, limiter l’humidité, assurer un bon renouvellement d’air et limiter les pollutions extérieures.

En premier lieu, il faut attirer leur vigilance vis-à-vis des combustions non ou mal contrôlées : chauffe-eau défectueux ou chauffages de fortune, cheminée à foyer ouvert, tabagisme, bougies parfumées, encens,… De même, pour les produits parfumés diffusés en aérosol ou en spray qui chargent l’air de composés organiques volatils. Si, aujourd’hui, les émissions des substances
chimiques volatiles sont contrôlées par l’étiquetage des produits de construction et de décoration, et bientôt de l’ameublement, celles des produits domestiques doivent aussi être limitées, en réduisant leur nombre et en choisissant des produits labélisés à faible teneur en composés organiques volatils ou des produits ancestraux. L’élimination de la poussière par nettoyage humide et/ou par un aspirateur doté d’un filtre à haute efficacité est indispensable pour éliminer les nombreux composés organiques semi-volatils (plastifiants, retardateurs de flamme, pesticides…), qui peuvent ensuite se retrouver en suspension dans l’air.

Les personnes vulnérables doivent être attentives aux signes d’humidité (odeur de moisi, taches, condensation, revêtements dégradés…) et à la présence de moisissures. L’humidité ambiante est combattue en aérant le logement et en réduisant la surproduction de vapeur d’eau.

L’aération quotidienne et une ventilation performante assurent le renouvellement d’air du logement pour évacuer polluants et vapeur d’eau. Le choix d’aérer tôt le matin et tard le soir permet de limiter l’entrée des polluants extérieurs. Toutefois, l’aération doit être renforcée en cas de travaux ou
d’entretien des locaux.

Associées aux conseils d’éviction des allergènes, les mesures de prévention de la pollution intérieure forment ainsi un bouclier de protection pour ces personnes vulnérables. Les innovations technologiques concernant l’épuration de l’air intérieur (purificateurs d’air, revêtements fonctionnalisés…) ou les stations de mesure connectées de la qualité de l’air intérieur et les microcapteurs individuels, doivent être particulièrement étudiées en matière de coûts/bénéfices et éventuellement de risques pour la santé.

Fabien Squinazi
Président du collège d’experts

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