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Histoire d'allergies

Histoire d’allergie – La rentrée scolaire

publié le 10/09/2019 | par Michèle Pipart

ALLERGIQUE ? Histoires et nouvelles pour petits et grands.
L’auteure nous emmène dans un monde allergique vivant, drôle, émouvant, à travers des scènes imaginaires ou de la vie quotidienne.Ces courtes histoires sont rythmées par les saisons en commençant par le printemps.

Pour les plus petits et parfois les parents, la rentrée scolaire rime avec  les 1ères larmes, les 1ères séparations. Mais quelle joie de se faire des copains, d’avoir  « tout plein » de crayons, papiers, jeux …pour toute la journée.

« Tiens, la nouvelle maîtresse à l’air sympa! » dixit les « vieux » de  l’année dernière. Pour les plus grands : les copains, mais aussi les transports scolaires,  la cantine ou même l’internat.

Être élève et allergique, est-ce compatible?

1- La  MATERNELLE

Une classe de maternelle est comparable à une ruche  du mouvement, du bruit, de l’activité en permanence…! Mais un enfant,  âgé de 2 à 6 ans, va manipuler lors de sa journée d’école de nombreux produits, pas toujours si anodins. Certes la pâte à modeler, les feutres sont certifiés conformes aux  normes en vigueur pour usage en collectivité, mais l’enfant voit passer entre ses mains des papiers divers, cartons, morceaux de tissus…. sans oublier les « fameuses nouilles » collées sur la carte de vœux à Noël ou  pour la fête des mères… 

Attention, une allergie à la colophane (contenue dans le sparadrap par exemple), ou au latex ( ballons divers) peut vite gâcher une journée  et entraîner une crise d’urticaire ou d’œdème qui va affoler tout le monde…

 Les « goûters du matin » sont devenus très encadrés  et interdits dans de nombreuses écoles mais il ne faut pas oublier les « trésors »  cachés au fond du cartable : barre de céréales à l’arachide ou à la noisette, chocolat, bonbons en tout genre, qui s’échangent à la  récrée. Il ne faut pas oublier les bout’chous qui sont levés depuis 6 heures du matin et oui maman travaille! et qui vont à la garderie du  matin : parfois lorsque la température extérieure hivernale est polaire ou au contraire estivale équatoriale!. Là encore, le risque d’allergie à  l’arachide, lait, œuf ou chocolat est majoré..

 La « journée découverte du goût » peut également ne pas convenir aux  enfants allergiques lors de la confection de gâteaux, ou de la moutarde sur le bout du doigt. Il est impératif que les parents préviennent les enseignants afin de  ne pas « forcer l’enfant à goûter de tout ». 

Si l’allergie est sévère, un  PAI (Projet d’Accueil Individualisé) peut être remis à l’école.

 L’après-midi est souvent consacrée à la sieste. Les « doudous de  l’école » sont rarement nettoyés et peuvent être des nids d’acariens ou  de moisissures.

2- L’école PRIMAIRE et SECONDAIRE.

L’enfant allergique doit être connu des enseignants et surtout du personnel de l’infirmerie. Malheureusement une dyspnée – gêne respiratoire pouvant être inaugurale  d’une crise d’asthme- va perturber le cours et l’enfant n’a pas toujours à sa disposition son broncho-dilatateur. 

Les horaires d’ouverture de  l’infirmerie peuvent être très variables selon l’importance de l’établissement  scolaire.
Le poids des cartables, souvent égal à la moitié du poids corporel d’un « petit de 6ème » ainsi que les bousculades dans les escaliers ou les  couloirs, peuvent déclencher une crise d’asthme chez des enfants prédisposés.

Là encore, les Travaux Pratiques de physique, chimie ou SVT – Sciences de  la vie et de la terre : oui, oui c’est bien les « sciences nat » – peuvent être à l’origine de l’inhalation ou de contact de produits irritants  cutanés ou respiratoires et déclencher ainsi de l’asthme, une rhinite, une conjonctivite ou un eczéma de contact.

Les « classes vertes, natures ou de découverte » peuvent également  entraîner une exposition à des allergènes pourtant soigneusement évités  au domicile : pollens, phanères d’animaux : poneys en particulier.

3- Les TRANSPORTS SCOLAIRES :

Attendre un bus dans le froid, sous la neige ou la pluie n’est  pas forcément une partie de plaisir à 6h45 lorsque l’on a entre 6 et 12  ans. Plus vieux : ils se réchauffent avec les copines ou en fumant une cigarette. Bien sur la cigarette c’est strictement interdit, mais  le car est en retard et cela « fait grand » devant les copains admiratifs!!!…

L’intérieur des transports scolaires n’est  pas toujours très bien entretenu et là encore il y a un risque d’allergie pour les élèves : acariens,  moisissures et même produits de nettoyage dans un bus mal ventilé après le ménage……..

4- La CANTINE

Être « 1/2P » c’est un statut dans la cour de récréation. Mais pour les parents d’enfants allergiques alimentaires il n’est pas  toujours évident de se procurer les menus de la semaine.
Lors du repas (cantine en self-service) l’enfant doit être très  vigilant car il peut consommer un aliment qui lui est strictement interdit. Un copain peut mélanger les plateaux, juste pour rire.
Dès la rentrée scolaire les parents doivent fournir un P.A.I. (Projet d’ Accueil Individualisé) et une trousse de secours contenant  des médicaments NON PERIMES.

Les parents d’enfants allergiques alimentaires doivent être absolument  informés des horaires d’ouverture de l’infirmerie ou à tout le moins le lieu où cette trousse de secours est entreposée.

5- La GYM !

Ah, la « gym » en short devant les filles ou pire en maillot de bain pour la séance de piscine.

Un échauffement adapté doit être effectué par l’enseignant et un footing  par temps froid autour du stade n’est pas recommandé chez l’asthmatique.  » Maman, j’ai eu une sale note en gym, je n’arrivais plus à courir et je sifflais… » Un asthme d’effort est très souvent  méconnu par le professeur d’Éducation Physique. Les salles de sport parfois poussiéreuses sont peu adaptées à l’enfant allergique aux moisissures, aux acariens ou au latex…

La leçon de natation est sûrement très éducative mais la chloramine  qui se dégage de certaines piscines va entraîner une irritation de la  sphère ORL ou pulmonaire. Attention également de ne pas sortir avec des cheveux mouillés par temps  froid. Des glaçons peuvent se former dans les imposantes chevelures féminines (ou masculines) certains hivers particulièrement rigoureux.

Des  cheveux mouillés le matin en 1ère heure de cours ne permettent pas une  attention soutenue exigée par le difficile apprentissage des verbes irréguliers ou les méandres des successions monarchiques du temps des  Capétiens

6- L’INTERNAT

Oui, il faut veiller à ce que l’élève allergique aux acariens ait  une housse anti-acariens sur son matelas et son oreiller ; oui, il faut être très vigilant sur les effets qui sont ramenés à laver chaque fin  de semaine. Pas de vêtements ou de draps humides mis dans le sac, car il n’est pas toujours évident que la valise ne soit pas vidée que le vendredi ….

Lors de la prise de traitement chronique (ou de désensibilisation  par voie orale) il est indispensable que les parents connaissent les  modalités pratiques de prise : les flacons de désensibilisation peuvent-ils être gardés dans de bonnes  conditions ? Et l’enfant a-t-il la possibilité de prendre certains traitements à jeun (avant le petit déjeuner?).

Non, un élève allergique n’est pas un élève comme un autre, même si  tout doit être fait pour que sa journée soit identique à celle de ses copains. Il est indispensable qu’une information (précise, simple, efficace)  soit réalisée tant du côté des parents, que des enseignants et sans oublier le principal : l’enfant. »

Le  Plan d’Accueil Individualisé : le P.A.I.

La rédaction d’un P.A.I. est une mesure qui a permis à de nombreux enfants présentant une allergie alimentaire de pouvoir manger avec les copains à la cantine, de participer aux voyages scolaires et de pouvoir également se faire inviter aux goûters d’anniversaire..

Le P.A.I. est un document remis au personnel enseignant et de cantine  s’occupant de l’enfant.

C’est un document médical  signé par le médecin traitant  ou l’allergologue ayant établi le diagnostic ainsi que par le médecin scolaire. Il signale les aliments auxquels l’enfant est allergique et surtout la conduite à tenir par des non professionnels de santé devant  une crise d’urticaire, d’œdème, d’asthme ou même un choc anaphylactique.

Le nom des médicaments, la posologie, le mode de prise est indiqué clairement. Attention toutefois aux médicaments génériques qui peuvent avoir été substitués par le pharmacien.

Les médicaments doivent également être non périmés et accompagner l’enfant.

Le P.A.I c’est génial, c’est super! bien que parfois il y ait des bugs. Par exemple, cette consultation.

« Bon, alors Noémie, quelle est la raison de ta consultation, je t’ai vue il y a 2 semaines et nous avons refait le point sur tes allergies ».     Silence boudeur de Noémie.

Sa maman me tend alors un papier et me dit « à l’école ils ne veulent plus que Noémie mange à la cantine car elle n’a pas de P.A.I. et l’on m’a dit qu’il fallait que vous remplissiez ce papier en urgence. » 

Je reprends attentivement le dossier de cette jeune fille que je vois depuis l’âge de 4 ans  cela fait déjà 10 ans .

 

ALLERGIQUE ?
Histoires et nouvelles pour petits et grands.

Le printemps.
L’allergie est une maladie mondiale en forte expansion.
Cet ouvrage aborde l’allergie par le biais de petites histoires. Le vécu de l’allergique, ses difficultés au quotidien sont décryptés afin de mieux connaître et par conséquent de mieux combattre ce fléau : l’allergie. De nombreux conseils, astuces sont donnés pour identifier et éviter l’allergène responsable des symptômes présentés.

L’auteure nous emmène dans un monde allergique vivant, drôle, émouvant, à travers des scènes imaginaires ou de la vie quotidienne.
Ces courtes histoires sont rythmées par les saisons en commençant par le printemps.

Michèle PIPART est médecin allergologue et exerce depuis 1989 l’allergologie dans son cabinet libéral. Elle est également diplômée en Sophrologie relaxation.

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