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Graminées, une allergie des champs… et des villes

publié le 09/05/2022 | par Delphine Prince

Le mois de mai est un mois riche en pollens : Début mai, la pollinisation des arbres bat encore son plein que déjà les poacées sont là.

Poacées est le dénomination, en accord avec le code international de la nomenclature botanique, des biens connues Graminées. Elles constituent l’une des familles les plus importantes des plantes à fleurs. Si notre continent est, pour ce qui est des espèces cultivées, celui de la civilisation du blé, les graminées peuplent nombre d’espaces sauvages du globe, constituant l’élément dominant des prairies, savanes et steppes.

Sous nos latitudes, c’est de loin la majorité des herbes annuelles et vivaces que l’on rencontre et elles arrivent au premier rang en ce qui concerne le grain de pollens dispersés annuellement dans l’air.

Leur période de pollinisation, initialement de mai à juillet tend à s’étendre d’avril à début octobre et les différentes espèces fleurissent successivement. Sous l’effet du réchauffement climatique, on constate :

Une pollinisation plus précoce, en particulier lorsque l’hiver a été doux comme ce fut le cas en 2022

Une durée de pollinisation plus longue

La remontée vers le nord d’espèces adaptées aux températures plus douces, enrichissant une flore à l’origine plus pauvre en espèces.

Une remontée en altitude vers des étages de montagne plus élevée

Elles constituent de nombreuses espèces allergisantes qui émettent successivement leurs pollens anémophiles (dispersés par le vent).

Leur potentiel allergisant élevé en fait le premier allergène pollinique sur le territoire.

C’est aux pollens de graminées que nous devons le terme de « rhume des foins » dont la première description clinique a été réalisée dans les années 1830. C’est le Dr Charles Harrison Blackley, qui lui-même souffrait d’un rhume qui revenait chaque année qui démontra que la maladie n’était pas due au foin mais aux pollens des plantes à fleurs. Même si la paille et le foin, issus des graminées céréalières véhicule à sa surface leur pollen.

Si les graminées céréalières (cultivées) ont été adaptées à l’autopollinisation et présentent donc un potentiel allergisant moindre, les graminées sauvages sont elles anémophiles.

Leur pollens sont capables de parcourir plusieurs centaines de kilomètres. La morphologie des pollens des différentes graminées sauvages ne permet pas de les différencier en microscopie optique.

Une vingtaine de pollens de graminées par m3 d’air suffit à déclencher des symptômes chez les personnes sensibilisées. Lorsque cette concentration atteint 50 grains par m3, 90% des personnes sensibilisées aux pollens de graminées présentent des signes. Lors des pics de pollinisation, ces valeurs peuvent atteindre 500 grains par m3 d’air.

Force est de constater que les urbains sont plus atteints que les ruraux. Sous l’effet de la pollution atmosphérique, plusieurs facteurs y concourent : 

Les pollens provenant ou traversant des régions polluées sont recouverts de particules qui fracturent leur enveloppe, exposant les muqueuses au contact direct des allergènes.

Les oxydes nitrites et l’ozone, composants du smog estival, les particules minérales fixées à l’enveloppe pollinique renforcent le pouvoir allergisant des pollens.

Les végétaux eux même réagissent à la pollution en émettant, par mécanisme de survie et de défense, une plus grande quantité de pollens.

Mais c’est quoi au juste les graminées ?

Formées d’une tige aux feuilles engainantes, l’appareil reproducteur des graminées a pour base l’épillet, regroupé en inflorescence, les épis.

Même si leurs noms ne nous sont pas familiers, nous connaissons bien ces herbes qui peuplent nos pelouses et le bord de nos chemins. En voici la preuve par l’image :

Les fétuques

Le dactyle

Le ray-grass

Les paturin

Les fléoles

Les vulpins

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