Blog collège Seiqa

Changement climatique : les régions françaises les plus vulnérables d’ici 2050

publié le 08/05/2023 | par Fabien Squinazi

Toutes les régions françaises seront touchées par le réchauffement climatique, mais à des degrés divers. Une société australienne, XDI, a publié une étude en février 2023 qui établit un classement des territoires les plus exposés à des dégâts matériels en raison du changement du climat à l’horizon 2050. Le cabinet, qui publie des rapports destinés aux grandes banques et aux assureurs, s’est appuyé sur le scénario le plus pessimiste énoncé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui prévoit une hausse globale des températures de 3 degrés d’ici 2100.

XDI a utilisé des données basées sur des prévisions climatiques, des données de météo locale ou encore des images satellitaires des constructions actuelles. À la lumière de cette collection de sources, c’est la région des Hauts-de-France qui arrive en tête des collectivités françaises les plus exposées aux effets du changement climatique. À l’échelle du monde, elle arrive en 121e position. Bien qu’elles soient moins exposées que la Chine, les États-Unis et l’Inde, qui concentrent plus de 80 % des 50 territoires les plus à risque, huit régions de France figurent parmi les 10 % les plus menacées du monde : les Hauts-de-France, la Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Grand Est, l’Occitanie, les pays de la Loire, la Nouvelle-Aquitaine, l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Normandie.

Dans l’Hexagone, les indicateurs sont depuis plusieurs années au rouge. Selon Météo-France, l’année 2022 a été la plus chaude enregistrée depuis sa création après la seconde guerre mondiale et la dernière décennie a été considérée comme la plus chaude depuis le début des relevés des températures. Le réchauffement climatique risque de provoquer des records de chaleur à l’avenir et conduire à une augmentation des réfugiés climatiques, face à la sécheresse et à la pénurie d’eau. Inversement, des épisodes de froid polaire pourraient survenir notamment en Europe.

La hausse des températures provoque la fonte des glaces qui accélère le réchauffement, car les rayons du soleil renvoyés par les glaciers dans l’espace sont actuellement absorbés par l’océan. Elle provoque aussi des incendies de forêt qui nuisent à l’absorption générale du CO2. Le dégel du permafrost en Arctique a libéré d’énormes quantités de méthane, un gaz à effet de serre très puissant. Les villes construites en dessous du niveau de la mer pourront à l’avenir être menacées par la montée des océans, comme New-York, Miami, Amsterdam ou Tokyo. Le réchauffement des eaux influe directement sur la violence de phénomènes météorologiques, comme les ouragans et cyclones, qui puisent leur énergie des océans. La destruction de la faune et de la flore de nombreuses régions, telles que les vignes du Bordelais ou les espèces végétales en haute montagne, pourrait aussi advenir.

Face à ces phénomènes inquiétants, l’engagement de la communauté internationale à limiter le réchauffement climatique à moins de 2 degrés est un pas important. Mais, et on a pu s’en rendre compte ces derniers temps, les mesures écologiques ambitieuses, comme l’abandon des énergies fossiles, ne sont pas encore envisagées au niveau mondial. Si chacun se mobilise contre les bouleversements écologiques attendus, en changeant son mode de vie, en utilisant des énergies propres, en diminuant sa consommation, en boycottant les entreprises polluantes… des résultats pourraient être obtenus. Le changement climatique est provoqué par l’homme, lui seul peut influer sur le destin de la planète, ou alors il devra s’adapter progressivement à ces situations nouvelles, même si un quart de la population mondiale doute encore de la responsabilité humaine et attribue le changement climatique à un phénomène naturel ou inconnu (étude Ipsos financée par EDF et menée en 2019 dans 30 pays auprès de 24 000 personnes).

Une étude publiée au mois d’avril 2023 par The Lancet Planet Health compare 854 grandes agglomérations européennes, réparties sur 30 pays, selon leur taux de surmortalité en période de températures extrêmes. Il ressort de l’étude que c’est à Paris, avec son taux d’urbanisation et son nombre relativement faible d’espaces verts, que l’impact des fortes températures fait le plus grandir le taux de mortalité, toutes catégories d’âges compris, notamment chez les personnes de 85 ans et plus, avec une multiplication par 1,6 en moyenne. Paris pourrait connaître des vagues de chaleur en moyenne 34 jours par an d’ici 2080, contre 14 jours par an dans les années 2010. « Débitumer les rues de Paris, peindre certains toits en clair et ombrager les grandes places, pour lutter contre les îlots de chaleur urbaine », voilà certaines des 85 recommandations figurant dans le rapport de la mission d’information et d’évaluation « Paris à 50°C » qui a pour objectif de préparer la capitale à des changements majeurs dans la durée, la fréquence, l’intensité et le positionnement des canicules dans l’année.

Archives